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Georges ne dit plus rien ; il prit un livre et fit semblant de lire, jusqu’au moment où la cloche du dîner sonna.

Geneviève entra dans la salle à manger en même temps que son oncle ; elle courut à lui le visage rayonnant de bonheur et lui baisa la main.

M. Dormère.

Tu es donc bien contente d’avoir ton Rame, ma chère petite ?

Geneviève.

Oh oui ! mon oncle ; si contente que je sens mon cœur qui saute dans ma poitrine. Tu verras, Georges, comme il est bon et complaisant ! Quand tu auras envie de quelque chose, tu n’auras qu’à le lui demander ; il te l’aura tout de suite.

Georges, avec humeur.

Je n’ai besoin de rien et je ne lui demanderai rien. D’ailleurs c’est bête ce que tu dis ; est-ce que ce nègre qui n’a rien, qui n’est pas chez lui, mais chez papa, peut m’avoir un cheval, un éléphant, un fusil, un meuble ?

Geneviève, riant.

Mais non, ce n’est pas cela ; je veux dire : te dénicher un nid, te faire une jolie canne avec une baguette cueillie dans le bois ; des choses comme ça. »

Georges leva les épaules sans répondre. Geneviève n’y fit pas attention ; elle crût l’avoir convaincu et elle se mit à raconter avec animation quelques-unes des aventures de Ramoramor.