Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.

enfin arriver chez moussu Dormère, et moi veux voir maîtres et petite maîtresse et mam’selle Pélagie ; et maîtres bien contents voir pauvre Ramoramor, et moi bien content et embrasser beaucoup fort petite mam’selle.

— Je vois que vous êtes un brave homme, dit la cuisinière ; je vais appeler Mlle Pélagie. »

La cuisinière monta et redescendit quelques instants après avec Pélagie ; quand elle aperçut le nègre, elle jeta un cri : « Rame ! » s’écria-t-elle en s’élançant vers lui. Le nègre bondit de son côté, la saisit dans ses bras et l’embrassa avec un bonheur qu’il exprima ensuite par des rires, des sauts, des gestes multipliés.

Tout le monde riait ; Pélagie interrogeait, Ramoramor répondait à tort et à travers. Pendant cette scène de reconnaissance, la voiture de M. Dormère s’arrêta devant le perron.

Les domestiques, entendant la voiture, se précipitèrent tous dehors pour assister à l’entrevue du nègre avec Geneviève.

« Qu’est-ce que cela ? dit M. Dormère. Pourquoi sont-ils tous là ? »

Les enfants étaient descendus de voiture et regardaient. Le nègre s’élança au-devant d’eux ; Geneviève, en le voyant, se jeta dans ses bras. Après l’avoir embrassée avec des cris de joie, le nègre posa enfin Geneviève par terre.

Geneviève.

Rame, mon pauvre Rame ! comment, c’est toi ! Quel bonheur de te revoir ! Où donc as-tu