En finissant ces réflexions, Mlle Primerose entra au salon, où elle trouva M. Dormère causant tranquillement avec Mme de Saint-Aimar.
Vous aviez raison, mon cousin, Georges a un courage héroïque, à moins que…
À moins que quoi, ma cousine ?
À moins que…, mais non, je ne veux pas vous dire ce que je pense ; c’est inutile.
Si votre pensée est bonne, ma cousine, pourquoi ne voulez-vous pas m’en faire profiter ?
Parce que… vous-même, vous n’avez peut-être pas… Non, décidément, j’aime mieux me taire… C’est plus sûr.
Comment, plus sûr ? C’est donc bien désagréable pour moi, que vous n’osez pas me le dire.
Oh ! je n’ose pas,… c’est une manière de parler. Si je le voulais, je vous le dirais bien. Mais il y a certaines personnes auxquelles,… avec lesquelles… ; enfin… décidément je me tais…, et pour ne pas parler, je me sauve. »
Mlle Primerose fit une lourde pirouette et rentra dans sa chambre.
« Cet homme n’a pas plus de cœur qu’un tigre, pensa-t-elle ; il chasse son fils avec une insouciance,