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Après les premières paroles de politesse, M. Dormère dit :

« Je viens vous annoncer, chère madame et chère cousine, le départ de Georges…

— Le départ de Georges ! s’écria Mme de Saint-Aimar. Où le menez-vous donc ?

M. Dormère.

Au collège des Pères Jésuites, chère madame.

Mademoiselle Primerose.

Bon Dieu ! Pourquoi cela ? Mais c’est très mal de renvoyer de chez vous votre fils, votre seul enfant ! Ce pauvre garçon, je le plains de tout mon cœur.

M. Dormère.

Vous avez tort, ma cousine ; car il en est enchanté ; il me presse de l’y faire entrer le plus tôt possible.

Mademoiselle Primerose.

Mais c’est incroyable ! Comment ! il n’est pas au désespoir ?

M. Dormère.

Pas le moins du monde, puisque je vous dis qu’il voudrait déjà y être.

Mademoiselle Primerose.

Je ne le croirai que lorsqu’il me l’aura dit lui-même. Georges, Georges ! Où est-il donc ? Les voilà tous partis ! Je cours les chercher et savoir par moi-même si vous dites vrai. »

Mlle Primerose partit précipitamment en répétant toujours : « C’est impossible ! absolument impossible ! »