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Geneviève.

Jacques a justement les mêmes choses à apprendre, et il trouve qu’il n’y en a pas trop.

Georges.

Parce que Jacques est un fort ; il est toujours premier ou second.

M. Dormère.

Écoute, mon ami. Si Jacques est premier ou second, c’est parce qu’il travaille bien, de tout son cœur ; fais comme lui, tu seras aussi un fort et tu seras heureux comme lui.

Georges.

Et s’il n’y a pas de place chez les Pères Jésuites, où me mettrez-vous, papa ?

M. Dormère.

Je ne sais pas ; je verrai.

Georges.

Vous vous dépêcherez un peu, papa, n’est-ce pas ?

M. Dormère.

Tu es donc bien pressé de me quitter !

Georges.

Non, papa, mais je voudrais jouer avec des camarades ; je m’ennuie avec Geneviève. »

M. Dormère parut contrarié, mais il ne répondit pas. Geneviève était étonnée ; le dîner ne fut pas gai. Georges seul parlait pour expliquer à sa cousine combien sa vie de collège serait plus amusante que celle qu’il avait menée jusqu’ici. Geneviève répondait à peine, parce qu’elle voyait que son oncle était de plus en plus contrarié.

Quelques jours se passèrent ainsi. M. Dormère