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eu peur comme toi, mais j’ai réfléchi que j’aurais des camarades, avec lesquels je pourrais jouer tout à mon aise, comme on joue entre garçons, que je ne serais plus obligé de travailler tout seul, et que je ne serais plus grondé et ennuyé toute la journée par ta bonne.

Geneviève, vivement.

Ma bonne ! Elle est excellente ma pauvre bonne !

Georges.

Pour toi peut-être, mais pas pour moi, qu’elle déteste ; et je la déteste aussi joliment.

Geneviève.

Oh ! Georges, comment peux-tu ?…

Georges, avec humeur.

Laisse-moi tranquille ; tu m’ennuies aussi, toi. Je suis enchanté de m’en aller loin de vous tous. »

La bonne, qui entra, mit fin à la conversation. Georges prit un livre et ne voulut plus dire un mot. Geneviève apprit à sa bonne le départ prochain de Georges pour un collège ; Pélagie approuva beaucoup ce parti qu’avait pris M. Dormère.

« De toute façon, dit-elle, ce sera très avantageux pour Georges. Et toi, ma petite Geneviève, tu en seras bien plus heureuse. »

Geneviève pensait de même et pourtant elle regrettait son compagnon de jeu, qu’elle n’avait pas quitté depuis trois ans, car elle n’avait que cinq ans quand elle perdit ses parents. Son père