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qu’elle avait à dire ; elle m’a appris ce que j’ignorais, vos discussions avec votre cousine dans bien des circonstances où c’était vous qui méritiez d’être réprimandé et où vous avez laissé accuser Geneviève, sans dire un mot pour sa défense.

Georges, reprenant courage.

Mais, papa, vous ne m’avez pas questionné ; si vous m’aviez fait des questions, je vous aurais répondu, Geneviève ne disait rien non plus.

M. Dormère.

Est-ce une raison pour me laisser gronder et punir Geneviève, sans faire le moindre effort pour la justifier quand vous saviez qu’elle n’était pas seule coupable !

Georges.

Papa, c’est que…, c’est que… je croyais…, je ne savais pas…

M. Dormère, vivement.

C’est que vous avez agi sans réflexion, et qu’il en résulte que vous ne pouvez plus vivre agréablement chez moi avec votre cousine ; et, comme je ne peux pas la renvoyer, puisqu’elle n’a d’autre asile que ma maison, vous m’obligerez à un sacrifice bien pénible pour moi, celui de me séparer de vous. Tu es mon seul enfant, Georges, et je me vois forcé de te mettre au collège deux ou trois ans plus tôt que je ne le voulais. Il faut que je me mette à la recherche d’un collège, et, quelque parfait qu’il soit, tes moindres fautes y seront punies par tes maîtres, et tes espiègleries seront réprimées rudement par