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de Geneviève dans cette occasion comme dans bien d’autres.

« Voilà, ajouta-t-elle, ce que je voulais enfin faire connaître à Monsieur ; ce qui m’y a décidée, ce sont les menaces que Georges a proférées tout à l’heure encore contre Geneviève et contre moi-même, à la suite des reproches que je lui ai adressés. Je ne pouvais laisser plus longtemps Geneviève victime des faussetés de Georges. La pauvre petite est orpheline ; elle n’a d’autre soutien que moi ; j’ai promis à sa mère mourante de me consacrer à cette enfant aussi longtemps qu’elle aurait besoin de moi. En révélant à Monsieur les injustices pour ainsi dire involontaires qu’il commet, je crois remplir un devoir sacré. »

M. Dormère avait écouté le récit de Pélagie sans l’interrompre. Quand elle eut fini, il resta quelques instants plongé dans de pénibles réflexions. Enfin il se leva, s’élança vers Pélagie, lui tendit la main et serra fortement la sienne.

M. Dormère.

Je vous remercie, Pélagie ; merci du service que vous rendez à mon fils et à moi-même. Oui, j’ai été un peu faible pour mon fils, et trop sévère pour la pauvre petite orpheline confiée à mes soins par la tendresse de mon frère et de ma malheureuse belle-sœur. Envoyez-moi Georges ; je veux lui parler seul. »

Pélagie se retira ; elle monta dans sa chambre, où elle retrouva Georges inquiet et tremblant. Geneviève cherchait à le rassurer ; mais elle-même