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et envoyez-moi tout cela avant deux jours ; je pars le troisième. Adieu, mes chers, mes braves amis ; priez pour moi, pour mon jeune zouave blessé et sa jeune femme.

« Je prierai bien pour vous tous ; je ferai dire des messes pour le repos de l’âme de vos glorieux compagnons, dont l’histoire gardera le souvenir ainsi que le vôtre ; car si vous n’êtes pas tous restés sur le champ de bataille, ce n’est pas de votre faute : vous avez fait tout ce qu’il fallait pour cela. Les avez-vous fait courir ces bandits ! Vous étiez pourtant un contre dix. — Braves soldats ! Vivent les immortels zouaves et les pontificaux ! »

Elle salua de la main, essuya ses yeux pleins de larmes et sortit.

Trois jours après, elle partit avec Jacques, Geneviève, Pélagie et Azéma ; le pauvre Rame était encore faible et pâle. De peur qu’il ne se fatiguât, Jacques le faisait aider par un zouave qui s’était attaché à Jacques et qui lui avait demandé d’entrer à son service, vu qu’il avait fini son temps et que le Saint-Père n’avait plus besoin de lui.