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Mademoiselle Primerose.

Pourquoi cela, mon enfant ? Les motifs que nous a donnés Jacques sont réellement sages et prudents. J’espère qu’aucune de ses prévisions ne se réalisera, mais s’il avait vu juste dans l’avenir, quels regrets n’aurions-nous pas tous de ne l’avoir pas écouté !

Geneviève.

C’est vrai, chère cousine ; aussi je ne m’y oppose pas. Je trouve seulement que c’est un peu promptement décidé.

Mademoiselle Primerose.

Bah ! À quoi servent les lenteurs, les délais ?… Ce qui me fait penser que j’ai remis à plus tard à serrer mes papiers. J’y vais et je ne reviens plus, parce que je suis fatiguée ; il est dix heures et demie. »

Mlle Primerose embrassa Geneviève et sortit. Un instant après, Jacques entra.

Jacques.

Tu es seule, Geneviève ? Laisse-moi te bien embrasser, ma femme mon amie. »

Il embrassa tendrement Geneviève.

Geneviève.

Pars-tu toujours demain, Jacques ?

Jacques.

Plus que jamais ; j’ai hâte de tout décider. Je partirai même dès le matin.

Geneviève.

Je ne te verrai donc pas demain ?

Jacques.

Non, ma Geneviève, mais je reviendrai bientôt.