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ta femme, que tu seras mon mari. Que veux-tu de plus assuré que cette position ?

Jacques.

L’avenir peut nous échapper, mon amie ; tu n’as ni père ni mère, personne qui te protège que moi et Mlle Primerose ; suppose que Mlle Primerose vienne à mourir, tu restes seule avec un jeune zouave de vingt-trois ans ; je ne puis convenablement venir demeurer avec toi, et tu ne peux pas vivre seule. Que deviendrons-nous ?

Geneviève, souriant.

Tu fais des suppositions improbables, mon pauvre Jacques ! Pourquoi veux-tu que Mlle Primerose meure ?

Jacques.

Je suis loin de le vouloir, mais enfin c’est possible.

Geneviève.

Nous pouvons tous mourir aussi.

Jacques.

Voilà qui est improbable, pour le coup. Mais tu ne veux pas : n’en parlons plus.

Geneviève.

Si fait, parlons-en encore. Et quant à moi, je te jure que si tes parents, ma cousine Primerose et mon subrogé tuteur le trouvent bon, j’en serai très heureuse. Tu sais que tout mon cœur est à toi, et qu’unir ma vie à la tienne est mon vœu le plus ardent.

Jacques.

Je me soumets à ta décision, ma Geneviève. Prenons conseil d’abord de Mlle Primerose et de ton