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M. Dormère.

Oui, Monsieur. Lisez cette lettre de votre cousine Primerose. » Il lui donne la lettre.

Georges, après avoir lu.

Vous ne croyez pas, je pense, aux sottises que vous raconte Mlle Primerose ?

M. Dormère.

Vous niez ce dont elle vous accuse ?

Georges, avec calme.

Complètement ; sa lettre est absurde.

M. Dormère.

Nierez-vous aussi la vôtre ? »

Il lui présente la copie de sa lettre.

Georges la prit, visiblement troublé ; il se remit pourtant en la lisant et la rendit avec calme.

Georges, souriant.

C’est une lettre forgée, mon père ; ce n’est ni mon écriture ni ma signature.

Le notaire.

Mais j’ai l’original entre les mains, Monsieur, j’en ai fait tirer une copie.

Georges.

Pourquoi cette précaution, Monsieur ?

Le notaire.

Parce que j’ai craint, Monsieur, que vous ou Monsieur votre père vous ne la détruisiez pour enlever à votre malheureuse cousine la seule preuve qu’elle pût produire de votre culpabilité.

Georges.

Quelle admirable prévoyance dans une jeune personne soi-disant mourante.