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ginal signé de votre fils et je ne vous en apporte qu’une copie. »

Le notaire tendit la lettre, M. Dormère la saisit et ne put d’abord la lire, tant il était troublé par l’émotion et la colère. Il se remit pourtant et parvint à la déchiffrer jusqu’au bout.

Le notaire.

Eh bien, Monsieur, êtes-vous convaincu maintenant de l’infamie de votre fils, de la grandeur d’âme et de l’héroïsme de votre nièce ?

M. Dormère.

Ah ! par pitié, ne m’accablez pas… Mon fils…, mon Georges que j’ai tant aimé… Et n’avoir rien dit,… pas un mot, pendant que cette fille se compromettait pour lui.

Le notaire.

Pas pour lui, Monsieur. Pour vous !…

M. Dormère.

Pour moi !… Que n’ai-je pu l’aimer,… elle se serait dévouée pour moi… Elle aurait épousé Georges.

Le notaire.

Jamais, Monsieur ; elle avait pour lui trop de mépris et d’antipathie.

M. Dormère.

Que faire, mon Dieu, que faire ?… Quel coup ! — Mais non, je ne puis croire… Faites venir Georges ; il est chez lui. »

Le notaire sortit et rentra peu d’instants après avec Georges.

Georges, d’un air dégagé.

Vous me demandez, mon père ?