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oncle est monté en voiture avant que j’aie pu lui dire un mot.

La bonne.

Pauvre petite ! Ne t’afflige pas trop ; nous tâcherons de passer une bonne matinée, meilleure peut-être que celle de Georges.

Geneviève.

C’est impossible, ma bonne ; j’aurais tant aimé voir Louis et Hélène ! Ils sont si bons pour moi ! Quand pourrai-je les voir maintenant ? Pas avant huit jours peut-être.

La bonne.

Dès demain je t’y mènerai en promenade pendant que Georges prendra ses leçons avec son père. Et puisque tu les aimes tant, je t’y mènerai souvent ; mais n’en dis rien à Georges, parce qu’il voudrait nous accompagner et qu’il obtiendrait un congé de son père. Nous allons déjeuner à présent ; je vais demander à la cuisinière de te faire des crêpes ; et, en attendant le déjeuner, allons chercher des fraises au potager. »

Geneviève, à moitié consolée, se déshabilla, mit sa robe de tous les jours et descendit avec sa bonne. Elles cueillirent des fraises superbes ; le jardinier donna à Geneviève des cerises qu’il avait cueillies le matin ; elle fit un excellent déjeuner avec sa bonne ; un bifteck aux pommes de terre, des œufs frais, des asperges magnifiques et des crêpes ; au dessert, elle mangea des fraises et des cerises, qu’elle partagea avec sa bonne.

Elle sortit ensuite ; elle s’amusa à cueillir des