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Jacques, riant.

Et dix-huit ans ! c’est bien jeune pour une femme.

Geneviève.

Aussi tu diras à ton père que nous ne nous marierons pas tout de suite, que nous attendrons deux ans. Puisque nous serons ensemble, nous ne nous quitterons pas, nous pouvons bien attendre.

Jacques.

Sans aucun doute ; j’aurais alors vingt-cinq ans et toi vingt. Ce sera un âge très raisonnable, et je suis sûr que mon père et ma mère n’y feront aucune objection. Et s’il y avait encore quelque petite hésitation, je chargerais mes frères et mes sœurs de plaider notre cause, de leur donner toutes sortes de bonnes raisons ; et ils consentiront à tout ; ils m’aiment, ils te connaissent et t’admirent beaucoup ; je suis tranquille de ce côté.

Geneviève.

Et tes affaires pressées que tu avais hier ?

Jacques.

Oh ! j’aurai le temps. Ce matin je me suis levé à cinq heures ; j’en ai dépêché plusieurs. Avant dîner, il faudra que j’aille au comité pontifical des zouaves, afin de terminer mon engagement et me faire donner mes instructions. Demain je passerai deux bonnes heures à Vaugirard pour voir mes chers Pères ; je leur raconterai mon bonheur, auquel ils prendront une part bien sincère, car ils sont si bons, si paternels, et ils m’ont conservé une si bonne affection ! Ils me béniront ; cette bénédiction