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bouche, tes mains, ta robe tachées de fraises, c’est Georges qui les a mangées. J’ai défendu qu’on mangeât avant les repas. Tu m’as désobéi ; tu mens par-dessus le marché ; tu accuses ce pauvre Georges : tu vas être punie comme tu le mérites. Voici la voiture avancée ; remonte dans ta chambre, je n’emmène que Georges. »

M. Dormère monta en voiture avec son fils, et la voiture partit pendant que la malheureuse Geneviève pleurait à chaudes larmes dans le vestibule. Au bout de quelques instants elle remonta chez sa bonne.

« Qu’y a-t-il encore, ma pauvre enfant ? » s’écria la bonne en allant à elle et l’embrassant. Geneviève se jeta dans les bras de sa bonne et sanglota sans pouvoir parler. Enfin elle se calma un peu et put raconter ce que lui avait dit son oncle.

La bonne.

Et Georges n’a pas expliqué à ton oncle que c’était lui qui avait tout fait et que c’est lui qui t’a mis de force les fraises dans la bouche pendant que tu riais ?

Geneviève.

Non, ma bonne ; il n’a rien dit.

La bonne.

Et pourquoi n’as-tu pas expliqué toi-même à ton oncle comment les choses s’étaient passées ?

Geneviève.

Je n’ai pas eu le temps ; j’ai été saisie ; et mon