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il est très bon, et Hélène aussi est très bonne.

Mademoiselle Primerose.

Alors accepterais-tu la proposition de Mme de Saint-Aimar ?

Geneviève.

D’épouser Louis ? Certainement non.

Mademoiselle Primerose.

Pourquoi cela, puisque tu l’aimes beaucoup ?

Geneviève.

Je l’aime comme un ami que je vois avec plaisir, mais je ne l’aimerais pas du tout comme mari.

Mademoiselle Primerose.

Tu dis pourtant qu’il est très bon.

Geneviève.

Certainement il est bon ; mais je ne suis pas obligée d’épouser tous ceux qui sont bons.

Mademoiselle Primerose.

Mais Louis n’est pas tout le monde ; il est, comme Jacques, ton ami d’enfance.

Geneviève.

Comme Jacques ! Oh ! ma cousine ! comment pouvez-vous comparer ? Comme Jacques ! Ce n’est pas du tout la même chose.

Mademoiselle Primerose.

Je ne vois pas grande différence ; il est d’une bonne famille comme Jacques, joli garçon comme Jacques, très bon, avec une fortune supérieure à celle de Jacques, t’aimant beaucoup comme Jacques.

Geneviève, vivement.

Tout cela est possible, mais je ne l’aime pas,