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ce qu’elle comptait faire de ses couleurs et pinceaux ?

« Je veux faire le portrait de Jacques, ma cousine. Je tiens beaucoup à l’envoyer à sa mère avant le départ pour Rome.

Mademoiselle Primerose.

Très bien, ma fille ; mais Jacques trouvera-t-il le temps de poser ?

Jacques.

En me levant de bon matin pour terminer mes affaires, j’aurai toujours trois ou quatre heures à donner à Geneviève. »

Les choses ainsi arrangées, ils descendirent tous au jardin pour prendre l’air. Ils parlèrent de leur voyage.

Il fut convenu que Jacques irait passer huit jours chez ses parents, qui étaient encore à la campagne, et qu’il viendrait joindre Mlle Primerose et Geneviève vers le 5 ou 6 septembre pour se mettre en route le 8, jour de la nativité de la Sainte Vierge et anniversaire du beau fait d’armes de la prise de Malakoff en Crimée. C’était Mlle Primerose qui avait indiqué ce jour.

Le lendemain, Geneviève se leva très gaie, après avoir passé une très bonne nuit ; elle alla entendre au couvent la messe avec Mlle Primerose, elle déjeuna de fort bon appétit et elle se mit à esquisser de mémoire le portrait de Jacques.

Pendant qu’elle dessinait, Mlle Primerose se mit à travailler près d’elle.

« Geneviève, dit-elle, tu sais que j’ai été voir Mme de Saint-Aimar la veille de notre départ.