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XXXI

BONHEUR DE GENEVIÈVE


Geneviève passa un heureux après-midi ; le retour inattendu de son ami d’enfance, qu’elle ne croyait pas revoir avant l’automne, avait effacé en partie le souvenir de son triste séjour chez son oncle ; une seule inquiétude troublait sa joie : ce voyage de Rome, qu’elle avait désiré et attendu avec impatience, la séparerait encore de Jacques.

« C’est mon seul ami, disait-elle, le seul confident de mes pensées, de mes joies, de mes douleurs. Ma cousine Primerose, malgré sa bonté, son indulgence pour moi, ne m’inspire aucune confiance sous certains rapports : sans Jacques, je me sens isolée comme si j’étais seule au monde. Et puis j’ai peur de ce méchant Georges, de mon oncle qui s’est mis dans la tête de faire passer ma fortune à son fils. Je l’ai bien vu, bien compris pendant mon séjour à Plaisance.