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oncle, qui est bon homme, a-t-il pu contribuer au chagrin de Geneviève ?

Mademoiselle Primerose.

Bon homme ! Un sot, un imbécile, un animal, dont Georges ferait un meurtrier au besoin. »

Jacques ne put s’empêcher de sourire à cette explosion de colère de Mlle Primerose.

Mademoiselle Primerose.

Écoute, Jacques, je ne veux pas te raconter cette scène horrible devant elle ; je lui ferai un mal affreux en lui rappelant une abomination dont elle a failli mourir ; tu vas déjeuner avec nous ; après déjeuner, Geneviève se reposera, tu viendras dans ma chambre et tu sauras tout. »

Jacques n’osa pas insister, malgré sa vive inquiétude, car il savait Georges capable de tout. Pour ne pas déranger Geneviève, Mlle Primerose voulut qu’on déjeunât dans le salon. Lorsque Rame entra et qu’il vit Jacques, il courut à lui au risque de tout briser, et, posant rudement son plateau par terre, il prit les mains de Jacques, les serra et les baisa sans que Jacques pût l’en empêcher.

Rame.

Moussu Jacques ! Bon Moussu Jacques ! Rame content voir Moussu Jacques. — Jeune Maîtresse heureuse voir Moussu Jacques. — Jeune Maîtresse aimer Moussu Jacques. — Elle plus triste, plus pleurer.

Jacques.

Merci, mon bon Rame, de ce que vous me dites d’affectueux. Moi aussi, je suis heureux de vous retrouver avec ma chère Geneviève.