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je suis désolé de te voir ainsi ! C’est donc bien affreux, pour que le souvenir seul te mette dans un pareil état ?

Geneviève.

Affreux, horrible ; appelle ma cousine Primerose, elle te dira ce que je n’ai pas encore la force de te raconter. »

Jacques, très ému du chagrin de Geneviève, courut frapper à la porte de Mlle Primerose, qui répondit : « Entrez » ; et qui, reconnaissant Jacques, se jeta à son cou, comme Geneviève, et l’embrassa à plusieurs reprises. Sans lui donner le temps de parler, Jacques la supplia d’entrer au salon pour calmer Geneviève qui ne cessait de pleurer.

Mademoiselle Primerose.

Pauvre petite ! c’est qu’elle est encore bien faible et mal remise de la terrible secousse que lui ont donnée son abominable oncle et ce scélérat de Georges.

Jacques.

Encore ce Georges ! Toujours Georges dans les chagrins de ma pauvre Geneviève.

Mademoiselle Primerose.

Mais c’est bien la dernière fois, par exemple, car nous ne remettrons jamais les pieds chez ces gens-là, et jamais nous ne reverrons ce monstre de Georges.

Jacques.

Mais qu’a-t-il fait ? De grâce, chère mademoiselle, ne me laissez pas en suspens ; et comment mon