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elles firent leurs largesses aux domestiques de M. Dormère, qui témoignèrent beaucoup de regret de les voir partir et qui dirent chacun leur phrase pour indiquer qu’ils savaient que Mlle Geneviève avait souffert, qu’on avait été bien mal pour elle, qu’une personne comme il faut ne pouvait s’accommoder de la société d’un homme comme M. Georges ; qu’il finirait mal, que Monsieur regretterait un jour sa faiblesse, etc.

Mlle Primerose profita de l’occasion pour lancer quelques propos significatifs pour M. Dormère, qui était plus imbécile que méchant, sur Georges, qui finirait ses jours au bagne, qui déshonorerait son nom, etc.

Elle céda enfin aux instances réitérées de Geneviève et monta en omnibus avec Pélagie, Azéma et Rame.

À neuf heures elles étaient arrivées chez elles, et Geneviève, moins fatiguée qu’on ne pouvait le craindre, était à dix heures installée dans sa chambre et couchée.

Le soir de ce même jour, quand M. Dormère rentra avec Georges, son valet de chambre s’empressa de lui dire :

« Monsieur ne sait pas ce qui s’est passé en son absence ?

M. Dormère.

Non, quoi donc ?

Julien.

Ces dames sont parties une heure après Monsieur.

M. Dormère.

Parties ? Ce n’est pas possible.