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Paris, je me sentirais soulagée d’un poids qui m’oppresse ; je respirerais plus librement.

Mademoiselle Primerose.

Que je suis contente de ce que tu me dis, ma chère enfant ! J’attendais, pour te parler de départ, que tu fusses en état de supporter un déplacement ; puisque tu partages mon désir de quitter cet horrible château, pour n’y jamais revenir, nous partirons quand tu voudras.

Geneviève.

Demain, ma cousine, demain ; d’autant plus que je sais par Rame que demain mon oncle et son fils vont dîner chez les Saint-Aimar.

Mademoiselle Primerose.

Très bien, mon enfant, très bien. Commençons nos préparatifs. Pélagie fera nos malles ; je vais envoyer Rame chez M. Bourdon pour payer ses visites ; il passera chez le pharmacien, chez tous les marchands auxquels on peut devoir quelques petites notes ; il commandera un omnibus pour demain six heures, et nous partirons par le train de sept heures pendant que les Dormère seront absents.  »

Tout fut fait comme l’avait dit Mlle Primerose.

Le lendemain, M. Dormère et Georges montèrent en voiture à cinq heures ; à six heures bien précises l’omnibus arriva ; toutes les malles furent descendues ; elles avaient été achevées par Pélagie dans l’après-midi ; Rame et le cocher les chargèrent sur l’omnibus ; Mlle Primerose descendit soutenant Geneviève, qui était encore d’une grande faiblesse ;