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Mademoiselle Primerose

Surtout dans ce moment-ci, où il fronce le sourcil comme un sultan. »

La voiture partit, et mademoiselle Primerose raconta à son amie la méchanceté de Georges et ce qu’elle croyait être une excuse mensongère. Mme de Saint-Aimar prit parti pour Georges, tout en se gardant d’accuser Geneviève.

Une discussion un peu vive s’engagea entre les deux amies : toutes deux commençaient à se fâcher.

Madame de Saint-Aimar, vivement.

Je persiste à croire Georges aussi bon que sa cousine.

Mademoiselle Primerose

Et moi, ma chère, mon opinion est que Geneviève est un ange de bonté et de douceur, et que Georges est méchant et ne perd pas une occasion de lui faire du tort et de dire du mal de cette pauvre enfant à mon cousin, qui est injuste et trop sévère pour elle.

Louis

Moi aussi, je crois cela.

Hélène

Et moi aussi ; et je n’aime pas Georges.

Madame de Saint-Aimar

Taisez-vous, petits nigauds ; je ne veux pas que vous parliez ainsi d’un voisin que j’estime et de son fils que j’aime.

Louis

Je n’ai pas dit de mal, maman ; j’ai seulement dit : « Moi aussi. »