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« L’agitation ne fait qu’augmenter, dit-elle ; elle a de la fièvre ; il faut absolument qu’on fasse venir le médecin. Louez un cabriolet dans le village, mon pauvre Rame, afin de ne pas déranger les gens et les chevaux de M. Dormère, et ramenez avec vous le médecin ; ce sera plus tôt fait. »

Rame jeta un regard douloureux sur sa jeune maîtresse et sortit avec empressement. Une heure s’était à peine écoulée qu’il rentrait avec le médecin.

M. Bourdon.

Mlle Geneviève est malade ? Qu’a-t-elle donc ?

Pélagie.

Elle est bien malade, monsieur ; toute la nuit elle a été dans une agitation qui m’a fait peur.

M. Bourdon.

A-t-elle eu une frayeur, une impression violente ?

Pélagie.

Oh oui ! monsieur, terrible, affreuse ! Elle a été longtemps sans connaissance, et elle n’a pas retrouvé de calme, depuis. »

M. Bourdon lui tâta le pouls. « Une fièvre terrible. — La tête est brûlante. — Elle a des mouvements nerveux. — Parle-t-elle ? Vous reconnaît-elle ?

Pélagie.

Elle parle beaucoup, mais elle ne dit rien de suivi. Depuis quelque temps elle ne semble pas me reconnaître. »

Pélagie pleurait ; le médecin, qui était un brave homme, parut touché. Il examina encore attentive-