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Geneviève alla au-devant de Georges qui s’approchait d’elle pour l’embrasser ; et la cousine, au lieu de retourner au salon, monta chez la bonne pour la questionner sur Georges, dont elle commençait à n’avoir pas très bonne opinion.

Les enfants recommencèrent à jouer au croquet, mais le jeu fut moins gai. Georges comprenait qu’on n’avait pas cru ce qu’il disait : il se sentait mal à l’aise. Louis et Hélène conservaient leur humeur contre Georges ; et Geneviève était triste de le voir méchant et menteur. Louis et Hélène la vengeaient en donnant tort à Georges dans tous les coups incertains du jeu.

Une heure après, Mme  de Saint-Aimar demanda sa voiture et partit avec Mlle  Primerose, Louis et Hélène. M. Dormère accompagnait ces dames.

Madame de Saint-Aimar

Ainsi donc, à après-demain, nous vous attendons à déjeuner avec vos enfants ; soyez exact : à onze heures et demie.

M. Dormère

Je n’y manquerai pas, chère madame. Adieu, ma cousine.

Mademoiselle Primerose

Adieu, mon cousin ; et soyez de plus belle humeur : aujourd’hui vous avez l’air d’un pacha qui va faire couper des têtes.

Madame de Saint-Aimar

Quelles idées vous avez, Cunégonde. M. Dormère a, comme toujours, l’air aimable et bon.