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pas pleurer ! Rame peut faire rien ; Rame seulement pleurer quand bonne petite Maîtresse avoir chagrin… Moi quoi faire pour consoler chère jeune Maîtresse ?

Geneviève.

Mon bon Rame, tu me consoles par ton affection. Aime-moi, mon cher Rame, aime-moi toujours. Et toi, ma bonne Pélagie, tu pleures aussi ? — Et vous, ma chère cousine, qui avez été une mère pour la malheureuse Geneviève, vous m’aimerez toujours, n’est-ce pas ? Vous ne croirez pas mon oncle ? Pauvre homme, il ne sait pas ; ce n’est pas sa faute.

Mademoiselle Primerose.

Il me tuerait plutôt que de me faire consentir à ce qu’il veut faire et que j’empêcherai, sois-en sûre, ma chère enfant. C’est un méchant homme. Je ne lui pardonnerai jamais.

Geneviève.

Pardonnez-lui, ma bonne cousine ; je vous le répète : il ne sait pas ce qu’il fait ; les apparences justifient sa cruelle supposition.

Mademoiselle Primerose.

Non, je ne lui pardonnerai pas, et je soupire après le moment où ma langue sera déliée pour lui dire ce que je crois avoir deviné.

Geneviève.

Ma cousine, prenez garde d’accuser un innocent ; en devinant on se trompe souvent.

Mademoiselle Primerose.

Mais on devine juste quelquefois.