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Pélagie accourut très effrayée.

« Qu’y a-t-il ? s’écria-t-elle. Pourquoi pleures-tu, Rame ? Où est mademoiselle ?

Rame, sanglotant.

Froide, pâle, bouge pas, regarde pas. Morte, morte, dans sa chambre. »

Pélagie poussa un cri à son tour ; elle aperçut Geneviève inanimée, et, la croyant réellement morte, comme le disait Rame, elle se jeta sur elle, la couvrit de larmes et de baisers.

« Ma fille, mon enfant, disait-elle, ma joie, mon bonheur, ma vie, est-il vrai que le bon Dieu t’ait appelée à lui, que je ne verrai plus ton charmant regard, que je n’entendrai plus ta douce voix ?

Mademoiselle Primerose.

Que dites-vous là, Pélagie ? Elle n’est pas morte ; elle a perdu connaissance. Aidez-moi à la faire revenir ; déshabillez-la. Rame, mon ami, apportez-nous des bouteilles d’eau chaude pour la réchauffer. Pélagie, bassinez-lui les tempes, le front avec du vinaigre, tandis que je lui fais respirer de l’alcali et que je vous aiderai à la déshabiller. »