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Mademoiselle Primerose

Méchant garçon, va ! Tu mériterais que j’aille raconter tout cela à ton père, qui te croit si bon.

Geneviève, effrayée.

Non, non, ma cousine, ne dites rien à mon oncle : il punirait le pauvre Georges.

Mademoiselle Primerose

Punir Georges ! ton oncle ! Laisse donc ! il gronderait à peine.

Geneviève

Et puis, ma cousine, Georges n’a pas fait exprès de me taper. J’étais trop près de sa boule, et il m’a attrapé la jambe au lieu de la boule.

Mademoiselle Primerose

Ça m’a l’air d’une mauvaise excuse. Voyons, Georges, parle ; est-ce vrai ce que dit Geneviève ?

Georges, très bas.

Oui, ma cousine.

Mademoiselle Primerose

Alors pourquoi n’es-tu pas venu l’embrasser et lui demander pardon ?

Georges

Je n’ai pas eu le temps ; Louis et Hélène se sont jetés sur moi en me disant : « Méchant, vilain, va-t’en ! » Et ils m’ont chassé.

Mademoiselle Primerose

Tant mieux pour toi si tu dis vrai. Et si tu mens, tu es encore plus méchant que ne le croient Louis et Hélène. Allons, embrassez-vous et que tout soit fini. »