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arcades formées par quatre grosses colonnes ; les premières colonnes de chaque bout étaient appliquées contre le mur, qui formait encore un renfoncement d’un mètre au moins, de sorte qu’une personne qui rangeait les livres dans ces compartiments s’y trouvait complètement masquée.

Un matin, M. Dormère et Geneviève travaillaient activement à changer de tablettes les volumes mal placés. M. Dormère lisait les noms de ces volumes et les présentait à Geneviève, qui les rangeait dans le renfoncement, un peu obscur, à un des bouts de la bibliothèque, lorsqu’on frappa à la porte ; M. Dormère l’ouvrit et vit entrer le clerc de son notaire.

Le clerc.

Je vous apporte, monsieur, les vingt-cinq mille francs que vous avez demandés à M. Merville.

M. Dormère.

Ah ! très bien ; je les attendais pour payer la bâtisse que j’ai fait faire l’année dernière pour mon fils. Veuillez compter les billets que je recevrai et dont j’ai le reçu tout préparé. Pardon si je vous reçois en homme pressé ; je le suis en effet, parce que j’ai un travail à finir. »

Le clerc de notaire tira de son portefeuille les billets de banque ; ils étaient en deux paquets de dix et un de cinq ; il les remit à M. Dormère, qui lui en donna le reçu sans les avoir recomptés, le salua et sortit. M. Dormère déposa le paquet sur le bureau, et reprit son travail avec Geneviève, qui attendait dans son renfoncement. Ils rangèrent encore pendant une demi-heure.