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Mademoiselle Primerose

Qu’a-t-elle donc fait, la pauvre fille ?

M. Dormère

C’est elle qui a poussé, presque obligé Georges à entrer dans le bois pour manger des fraises, comme si elle n’en avait pas assez dans le jardin, et plus tard c’est elle qui a voulu revenir au travers des ronces.

Mademoiselle Primerose

Ta, ta, ta. Qu’est-ce que vous dites donc, mon pauvre cousin ; c’est au contraire elle qui ne voulait pas, et c’est Georges qui l’a voulu. Je vois que vous n’êtes pas bien informé de ce qui se passe chez vous. Moi qui suis ici depuis une demi-heure, je suis plus au courant que vous.

M. Dormère

Me permettez-vous de vous demander, ma cousine, par qui vous avez été si bien informée ?

Mademoiselle Primerose

Par Geneviève elle-même.

M. Dormère

Je ne m’étonne pas alors que l’histoire vous ait été contée de cette manière ; Geneviève a toujours le triste talent de tout rejeter sur Georges.

Mademoiselle Primerose

Mais, au contraire ; elle a parlé de Georges avec éloge, avec grand éloge, et si je vous en ai parlé, c’est qu’elle m’avait avoué que vous n’étiez pas content et je croyais que c’était Georges que vous aviez grondé. Et par le fait il le méritait un peu, quoi qu’en dise Geneviève. »