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M. Dormère.

Très vrai, ma cousine, très vrai ; je ne l’ai jamais contesté. Je n’aurais certainement pas si bien réussi, et je conviens avec grande reconnaissance et satisfaction que vous avez fait une œuvre admirable.

Mademoiselle Primerose.

Avec l’aide du bon Dieu et de Geneviève elle-même, qui avait une riche nature : esprit, bonté, douceur, elle avait tout. Je n’ai eu qu’à développer et entretenir.

Madame de Saint-Aimar.

Et la beauté que tu oublies, Cunégonde ?

Mademoiselle Primerose.

Oh ! la beauté est agréable, mais ce n’est pas elle qui fait le bonheur.

Madame de Saint-Aimar.

Et maintenant qu’elle a dix-huit ans, pensez-vous à la marier, monsieur Dormère ?

M. Dormère.

Non, pas encore ; dans un an ou deux. »

Mme de Saint-Aimar parut satisfaite de cette réponse ; elle avait depuis dix ans songé à marier Louis avec Geneviève et Hélène avec Georges.

M. Dormère sortit un instant pour donner des ordres à quelqu’un qui l’attendait ; les deux amies restèrent seules.

Madame de Saint-Aimar.

Cunégonde, tâche de faire rencontrer le plus souvent possible Geneviève avec Louis : je voudrais tant qu’elle devînt ma belle-fille ! Elle est char-