Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.

habilement Geneviève et apprit ainsi ce qui s’était passé, excepté le mécontentement de M. Dormère et le vilain rôle qu’avait joué Georges en présence de son père.

Quand Georges revint, elle lui remit son maillet du croquet.

Mademoiselle Primerose

Je n’ai pas eu de bonheur, mon ami ; j’ai perdu votre partie. Mais j’ai gagné à votre absence de savoir toute votre aventure du bois et des fraises. »

Georges devint très rouge ; il lança un regard furieux à la pauvre Geneviève. Mlle  Primerose retourna au salon, pendant que les enfants recommençaient une partie de croquet.

« Mon cher cousin, dit-elle en entrant au salon, je viens justifier le pauvre Georges ; je sais toute l’histoire : il ne mérite pas d’être grondé pour avoir sali ses habits ; au contraire, il mérite des éloges, car c’est en secourant Geneviève, qui ne pouvait sortir des ronces où elle était imprudemment entrée, qu’il s’est verdi à l’état de gresset.

M. Dormère

Je le sais, ma cousine, et je n’ai pas grondé Georges.

Mademoiselle Primerose

Mais… qui avez-vous donc grondé, car vous avez grondé quelqu’un ?

M. Dormère

J’ai grondé Geneviève, qui méritait d’être grondée.