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M. Dormère, irrité.

Georges a fait cela ? Rame est-il bien sûr que ce soit lui ?

Mademoiselle Primerose.

Puisqu’il l’a vu, de ses deux yeux vu ! Rame a jeté un cri et il a couru dans le parc pour m’avertir ; nous sommes revenues avec lui et nous avons tous vu ce que je viens de vous dire.

M. Dormère, avec colère.

C’est trop fort, en vérité ! Ce n’est pas supportable. Où est-il ?

Mademoiselle Primerose.

Je n’en sais rien : vous pensez bien que, se voyant découvert, il n’est pas resté là à m’attendre. Il se sera sauvé quelque part. »

M. Dormère sortit de son cabinet, suivi de Mlle Primerose, et commença par entrer chez Georges, qu’il trouva, à sa grande surprise, endormi, la tête et les bras appuyés sur son livre.

« Georges ! », s’écria M. Dormère.

Georges s’éveilla en sursaut, se frotta les yeux comme quelqu’un qui a peine à les ouvrir et répondit d’une voix endormie :

« Quoi, papa ? Je dormais ; j’étais fatigué de lire.

M. Dormère.

Pourquoi as-tu abîmé le portrait de Rame peint par ma cousine ?

Georges.

Abîmé ! le portrait de Rame ! Moi ? Comment ? Quand ?