Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/169

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mademoiselle Primerose.

Oui, on le peut ; et la preuve c’est que ton cousin Jacques n’est jamais puni.

Georges.

Comment le savez-vous ?

Mademoiselle Primerose.

Je le vois à sa figure, à son air gentil et aimable. Et toi tu as la physionomie d’un voyou.

Georges.

Ha ! ha ! ha ! Est-elle drôle la grosse cousine ! Si vous voyiez votre figure, vous ririez de vous-même.

Mademoiselle Primerose.

Mais comme, au lieu de la mienne, je vois la tienne, j’aurais plutôt envie de pleurer que de rire.

Georges.

Je suis donc bien laid ?

Mademoiselle Primerose.

Aussi laid et désagréable que ton cousin est charmant.

Georges.

Salue donc, Jacques ; tu n’entends pas les compliments que te fait ma cousine ?

Jacques.

J’entends des choses qui me font de la peine pour toi. Tu dois du respect à Mlle Primerose et tu es grossier comme si tu étais un garçon mal élevé.

Georges.

Vas-tu me faire la morale, toi ? tu n’es pas encore un des Pères.