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Georges la regardait en dessous pour voir si elle lui en voulait ; Mais Geneviève n’avait jamais de rancune, elle lui sourit quand elle rencontra ses regards embarrassés.

Au dessert on servit des fraises du potager ; elle regarda son oncle.

M. Dormère, avec ironie.

Vous voyez, mademoiselle, qu’on n’a pas besoin de votre aide pour avoir des fraises qui sont bien meilleures que les vôtres.

Geneviève

Je le sais bien, mon oncle, mais nous avons pensé que vous préfériez les fraises des bois.

M. Dormère

Pourquoi dites-vous nous ? Vous cherchez toujours à mettre Georges de moitié dans vos sottises.

Geneviève

Je dis la vérité, mon oncle. N’est-ce pas, Georges, que c’est toi qui m’as demandé d’aller dans le bois chercher des fraises ?

Georges, embarrassé.

Je ne me souviens pas bien. C’est possible.

Geneviève

Comment, tu as oublié que ?…

M. Dormère, impatienté.

Assez, assez ; finissez vos accusations, mademoiselle. Rien ne m’ennuie comme ces querelles, que vous recommencez chaque fois que vous avez fait une sottise qui vous fait gronder. »

Geneviève baissa la tête en jetant un regard de