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Mademoiselle Primerose.

Pas du tout ; je suis venue à pied. Fais atteler bien vite ; tu aurais bien pu me demander si j’avais besoin de la voiture ; il était clair que je n’emporterais pas mes malles sur mon dos. Tu es toujours comme cela, tu ne penses à rien.

Madame de Saint-Aimar.

Et toi tu disposes de tout comme si tu étais chez toi ; tu mets le désordre dans toute la maison.

Mademoiselle Primerose.

Puisque c’est ainsi, je suis bien aise de ne plus y être.

Madame de Saint-Aimar.

Ce sera un repos pour moi, car tu brouilles tout, et partout.

Mademoiselle Primerose.

Je te remercie du compliment ; je ne le mériterai pas de sitôt. J’ai tout emporté pour m’établir confortablement chez mon cousin Dormère, qui est plus gracieux que toi.

Madame de Saint-Aimar.

Je t’en félicite, mais je plains le pauvre M. Dormère.

Mademoiselle Primerose.

Que tu es aimable, gracieuse, charmante !

Madame de Saint-Aimar.

Je suis sincère, voilà tout ! Adieu, Cunégonde.

Mademoiselle Primerose.

Adieu, Cornélie, et pour longtemps.

Madame de Saint-Aimar.

Comme tu voudras. »