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déjeuner, Geneviève descendit chez son oncle ; il fut assez froid avec elle et ne lui parla ni de Georges ni de Jacques.

Ils déjeunèrent en silence ; à peine avaient-ils fait quelques pas devant le château qu’ils virent arriver Mlle Primerose. M. Dormère alla au-devant d’elle.

Mademoiselle Primerose.

Bonjour, mon cousin ; j’espère que j’ai été discrète hier.

M. Dormère.

Pourquoi n’êtes-vous pas venue, ma cousine ? j’aurais été charmé de vous voir.

Mademoiselle Primerose.

Je ne pouvais pas le deviner, du moment que vous ne me faisiez rien dire. Avec un homme comme vous, il faut être prudent et discret.

M. Dormère, souriant.

Un homme comme moi ! Que suis-je donc pour que vous soyez obligée à tant de discrétion ?

Mademoiselle Primerose.

Vous êtes l’homme le plus impérieux que j’aie jamais vu. Avec vous il faut toujours des permissions pour tout.

M. Dormère.

Qui est-ce qui vous a ainsi prévenue contre moi ? Serait-ce ?…

Mademoiselle Primerose.

Bon, voilà que vous allez accuser tout le monde. Comme si je n’avais pas de bons yeux et de bonnes oreilles.

M. Dormère.

Trop bons, ma cousine, puisqu’ils voient et en-