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cots que Georges avait mangés avant que nous fussions entrés ; il en avait encore plein la bouche, le jus des abricots coulait sur son menton, quand nous sommes arrivés.

M. Dormère.

Comment, Georges ? Tu m’as dit que tu n’en avais pas mangé.

Georges.

Non, papa, je n’en ai pas mangé ; il dit cela pour excuser Geneviève.

Jacques, avec colère.

Ah çà ! dis donc, toi ; vas-tu m’accuser de mentir quand c’est toi qui mens ?

« Et je vais prouver à mon oncle que tu mens et que tu laisses lâchement accuser Geneviève. Tire de ta poche le mouchoir avec lequel tu t’es essuyé la bouche : je parie que mon oncle va y trouver les traces de ton abricot. Et si tu en as mangé un, tu peux bien avoir mangé les quatre. »

Georges devint rouge ; il eut peur et voulut monter en voiture sans répondre à Jacques ; mais celui-ci le tira vigoureusement par le bras.

Jacques, avec fermeté.

Tu ne t’en iras pas comme cela, je te dis ; montre-moi ton mouchoir.

M. Dormère.

Donne-le, Georges ; ce sera le moyen de te justifier si tu es innocent.

Jacques.

Et de te convaincre si tu es coupable. »

En disant ces mots, Jacques entra sa main dans