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en colère contre moi, il croirait que je vous ai porté plainte contre lui. Je vous assure qu’il est très bon pour moi, que je suis très heureuse. Et puis j’ai ma bonne et mon cher Rame qui me consolent de tout.

Mademoiselle Primerose.

Ils te consolent ? Tu as donc besoin d’être consolée ? Tu es donc malheureuse ? Je ne veux pas de cela, moi. »

Geneviève était désolée. Mlle Primerose était fort irritée et persistait à vouloir parler sérieusement, disait-elle, à M. Dormère. Pélagie eut beaucoup de peine à la calmer et à obtenir d’elle un silence absolu au sujet de Geneviève.

La visite de Geneviève ne fut pas longue, parce qu’elle craignit en la prolongeant de faire attendre son oncle pour le dîner ; elle repartit avec Pélagie et Rame, en recommandant à ses amis de venir de très bonne heure.

Le lendemain elle se leva de grand matin pour cueillir des fleurs et les arranger dans les vases de la chambre de Georges. À neuf heures précises, elle entendit la voiture qui ramenait son oncle et les deux collégiens. Elle descendit l’escalier et embrassa affectueusement Georges et Jacques.

Geneviève.

Comme tu as bonne mine, Georges ; et comme tu es grand, Jacques ; il y a longtemps que je ne t’ai vu.

Jacques.

Oui, il y a près de trois mois : depuis que tu es partie pour la campagne.