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Geneviève

Je ne peux pas ; les épines m’entrent dans les bras, dans les jambes. Viens, je t’en prie, à mon secours. »

Georges, ennuyé par les cris de détresse de Geneviève, revint sur ses pas. Au moment où il la rejoignit, le second coup de cloche se fit entendre.

Geneviève

Ah ! mon Dieu ! le second coup qui sonne. Et mon oncle qui n’aime pas que nous le fassions attendre. Oh ! Georges, Georges, tire-moi d’ici ; je ne puis ni avancer ni reculer. »

Geneviève pleurait. Georges s’élança dans le fourré, saisit les mains de Geneviève et, la tirant de toutes ses forces, il parvint à lui faire traverser les ronces et les épines qui l’entouraient. Elle en sortit donc, mais sa robe en lambeaux, ses bras, ses jambes, son visage même pleins d’égratignures. Aucun des deux n’y fit attention ; le bois s’éclaircissait, le temps pressait ; ils arrivèrent à la porte au moment où M. Dormère les appelait pour dîner.

Quand ils apparurent rouges, suants, échevelés, Geneviève traînant après elle les lambeaux de sa robe, Georges le visage égratigné et son pantalon blanc verdi par le feuillage qu’il lui avait fallu traverser avec difficulté, M. Dormère resta stupéfait.

M. Dormère

D’où venez-vous donc ? Que vous est-il arrivé ?

Georges

Nous venons du bois, papa ; il ne nous est rien arrivé.