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Trois heures après, M. Dormère et Georges arrivèrent rue de Vaugirard, au collège des Pères Jésuites. Georges se trouva un peu intimidé au premier moment, mais l’accueil que lui firent les bons Pères le rassura promptement et il demanda lui-même à faire connaissance avec ses futurs camarades. Ils étaient en pleine récréation ; M. Dormère et Georges furent un peu ahuris par les cris qui partaient de tous côtés, mais, quand ils surent que c’étaient des cris de joie, Georges demanda à en prendre sa part. Le père qui l’accompagnait le présenta à ses camarades, parmi lesquels il aperçut Jacques et Rodolphe ; Georges fut immédiatement entraîné et mis au courant du jeu qui excitait les rires et les cris de tous les enfants. Quand la cloche annonça la fin de la récréation, chacun courut prendre son rang pour entrer à l’étude.

« Allons, Georges, dit le Père qui causait avec M. Dormère, venez dire adieu à monsieur votre père, et ne pleurez pas trop, si vous pouvez.

Georges.

Je n’ai pas envie de pleurer, Père.

Le Père.

Ah ! ah ! Vous avez déjà pris le langage de nos enfants ! Père, au lieu de : Mon Père ; c’est très bien : je vois que nous n’aurons pas beaucoup de peine à vous habituer au collège.

Georges.

Oh non ! Père ; je suis très content.

Le Père.

J’espère que, nous aussi, nous serons très