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Geneviève

Je crains que nous ne soyons en retard tout de même, car nous sommes très loin. As-tu entendu comme la cloche sonnait dans le lointain ?

Georges

Oui, oui. Pour arriver plus vite, allons à travers bois ; nous sommes trop loin par le chemin.

Geneviève

Tu crois ? mais j’ai peur de déchirer ma robe dans les ronces et les épines.

Georges

Sois tranquille ; nous passerons dans les endroits clairs sur la mousse. »

Geneviève résista encore quelques instants, mais, sur la menace de Georges de la laisser seule dans le bois, elle se décida à le suivre et ils entrèrent dans le fourré ; pendant quelques pas ils marchèrent très facilement ; Georges courait en avant, Geneviève suivait. Une ronce accrochait de temps en temps Geneviève, qui tirait sa robe et rattrapait Georges ; bientôt les ronces et les épines devinrent si serrées que Georges lui-même passait difficilement. Geneviève avait déjà entendu craquer sa robe plus d’une fois, mais elle avançait toujours ; enfin elle fut obligée de traverser un fourré si épais qu’elle se trouva dans l’impossibilité d’aller plus loin.

« Georges, Georges ! cria-t-elle, viens m’aider ; je ne peux pas avancer ; je suis prise dans des ronces.

Georges

Tire ferme ; tu passeras.