Page:Ségalas - Les Violettes et les Abeilles, 1853.djvu/4

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Vainqueur du communisme, il le frappe et le chasse,
Protège le foyer, saint autel qu’on menace,
Où la mère indulgente, aux pardons assurés,
Est la divinité qu’on prie et qu’on adore ;
Les enfants sont les fleurs dont l’autel se décore,
Et les douces vertus en sont les feux sacrés.
                                     
Prince, votre nom luit jusqu’au désert aride
Qu’habitent seuls l’Arabe et le soleil splendide ;
Et ce nom lumineux, brillant comme un rayon,
Fait resplendir les fronts sous la tente africaine ;
Car du fils des déserts, tout meurtri de sa chaîne,
Vous brisez les fers ; l’aigle a compris le lion.
                                    
Tout vous bénit, vous suit avec des yeux avides,
Et notre jeune armée, et nos vieux invalides ;
S’ils ont perdu leurs bras, ils ont gardé leurs cœurs !
Toutes les mains dans l’urne ont mis ce nom qu’on aime,
La main rude ou gantée, et la femme elle-même
Vous jette son bouquet, et vote avec des fleurs.
                                     
Pour former ces bouquets, pressez-vous, violettes.
Abeilles de Paris, ô peintres ! ô poètes !
Reprenez votre essor, vif essaim travailleur.
Le prince vous appelle, encourage vos veilles :
Symboles du travail, les actives abeilles
Seules étoileront son manteau d’empereur.

Anaïs Ségalas

(Extrait du Conseiller des Dames et des Demoiselles)

Numéro de Février 1853.