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les morts.

Songeant que je sentais seule, entre tous ces corps,
Un cœur dans la poitrine et du sang dans les veines.


Je me disais « Chacun a sous ces tertres verts
Quelque front qu’il baisait, et que rongent les vers,
Une perle, une fleur qui parait sa demeure.
Quels yeux n’ont à leur tour versé des pleurs d’adieu !
Nous ne savons pas tous comme on rit ; mais, grand Dieu !
Nous savons bien tous comme on pleure !


« C’est donc ici que vont les trésors des maisons :
Le père aux cheveux blancs l’enfant aux cheveux blonds,
La jeune femme folle et rose encor la veille !
Nous avons tous quelqu’un qui manque sous nos toits,