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danse et joie.

La vie a des instans qui sont bien doux encor !
Le temps, pour consoler l’homme qui souffre et pleure,
Au sable qui s’écoule et nous mesure l’heure,
Mêle parfois quelques grains d’or !


Viens, l’huile brûle encor dans les lampes d’albâtre ;
Dansons ! mais un rayon à la lueur blanchâtre
Glisse sur le parquet, sur les rideaux soyeux ;
Tout effrayés du jour les quadrilles finissent,
Et dans tous les flambeaux les lumières pâlissent
Comme les étoiles aux cieux.


Il faut partir ; voici que les pâles danseuses
Jettent sur leurs cols nus les écharpes moelleuses ;
Puis, lançant tristement un coup d’œil aux miroirs,
Posent les schalls épais sur leurs fraîches parures,