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le portrait.

Qu’un portrait soit tracé dans ce beau cadre d’or ;
Je n’y vois qu’un miroir, et c’est moi qu’il reflète.


Sous mon front transparent, ton art tout merveilleux
Fait voir mes rêves, peint mon âme avec mes yeux.
Qui t’apprit ce secret ? Mon peintre poétique,
Peintre de la pensée, oh ! sais-tu que c’est beau
De tenir ainsi l’âme au bout de ton pinceau,
Et puis de la poser sur ta toile magique !


C’est prodige ! es-tu fée ? oui, je l’ai bien vu, moi ;
Ta baguette enchantée est ton pinceau ; pour toi,
Les sylphes, les follets, qui te font un cortége,
Rassemblent des couleurs ; prennent ton or si pur
Dans le soleil, le bleu dans ce haut ciel d’azur,
L’incarnat dans la rose, et le blanc dans la neige.