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adieux à venise.



Ô toi, madone céleste,
Que nous prions à genoux,
Garde-moi pure et modeste
Ma Nice aux regards si doux.
Un mot, un désir de plaire,
Flétrirait son cœur brûlant,
Comme une tache légère
Peut salir ton voile blanc.


La nuit, sur l’onde assouplie,
Nos sermens, faits par milliers,
Unissaient leur harmonie
Aux chansons des gondoliers ;
Et j’aimais le bateau frêle
Plus qu’un palais éclatant,
Quand Venise calme et belle
Dormait sur son lit flottant.