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départ.



Et plus rien de Paris ! partout la solitude !
J’ai donc fui la maison que j’aime, où je trouvais
Dans les moindres objets une douce habitude ;
La maison, où j’avais
Ma mère, mes amis ; leurs regards, leur sourire ;
Où j’assemblais toujours, à l’intime foyer,
Des âmes pour m’aimer, des voix pour me le dire,
Des bras pour m’appuyer !


Tous ceux que j’ai quittés que font-ils ? Oh ! sans doute,
Souvent mon nom se mêle à leurs tristes discours ;
Ils songent aux adieux, aux ennuis de la route,
Ou bien comptent les jours !
Et, lorsque vient la nuit, pensifs et l’œil humide,
Au foyer de famille ils retournent s’asseoir,
En jetant un regard sur cette place vide,
Dans le cercle du soir.