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à une blanche.

Goyaves, ananas. Oh ! suis-moi, blanche femme,
Afin que je te serve et te parle à genoux !
Qu’importe ma couleur, si je suis bon et doux,
Et si le noir chez moi ne va pas jusqu’à l’âme !


Si tu veux, pour t’avoir coquillage et corail,
Un oiseau-mouche, oiseau d’escarboucle et d’émail,
J’irai dans la savane et près des tièdes lames,
À l’heure où s’enfuirait le blanc le plus hardi ;
Lorsque de tous côtés la chaleur de midi
Enveloppe le corps, comme un manteau de flammes.


Ô blanche, tes cheveux sont d’un blond de maïs,
Et ta voix est semblable au chant des bengalis !
Si tu voulais m’aimer, ce serait douce chose !
Mais quoi ! tu fuis le noir, jeune fille au teint frais ;